Le premier art humain, préalable à toute idée de civilisation est sans conteste l'architecture.
Des Pyramides Incas au Palais des Tuilleries, l'homme à toujours entretenu un besoin physiologique de bâtir, comme pour défier les roues du temps et se rapprocher de l'immortel.
L'histoire de l'art reconnait avec justesse l'architecture comme le premier art majeur dans sa classification des neuf arts, la volonté de bâtir a toujours habité l'esprit humain car c'est une energie typique de notre espèce, cette volonté créatrice nous distingue de la bête et permet l'emergeance de civilisations puissantes et caractréristiques.
Construire est le propre du cerveau humain, nous opérons des constructions mentales chaque minute tout au long de notre vie, même privé du sens de la vue, l'esprit humain continue de bâtir des schémas.
Il arrive et c'est là l'apanage des esprits conquérants que les pensées se transforment en actes concrets et que grâce à son esprit imaginatif, l'homme parvienne à transcrire et matérialiser ses hautes pensées dans le réel afin de faire coexister la dimension secrète et la dimension visible mais surtout de laisser son emprunte de manière indélébile dans le monde qui l'entoure.
C'est cela l'architecture, la plus haute expression concrète de l'esprit humain, de l'âme d'un peuple, des vies de nos ancêtres, avant toutes choses c'est le reflet du conscient collectif traversant les époques.
Nous le constatons amèrement: l'esprit créatif humain et européen en particulier est fatigué, usé, peine à se renouveler en ces temps troublés où l'homme cherche à nouveau sa place dans le monde
Des générations entières ont remis l'esprit collectif, héritage de leurs ancêtres entre les mains des firmes commerciales, des régies publicitaires du prêt à penser et de la machine.
Réfléchir efficacement , conçevoir, créer, élaborer: toutes ces merveilleuses notions sont sur le point de disparaître de l'esprit européen, noyées dans le marasme du mondialisme
Les immondices qui jaillissent dans nos villes depuis dix ans en sont la preuve : des bâtiments ternes, laids, insipides justes bon à être rasé dans trente ans pour à nouveau revendre le terrain à d'autres promoteurs peu scrupuleux, aucune chance que dans 2500 ans nos descendants tombent en admiration devant les tas de matière que nos architectes modernes assemblent mécaniquement.
Alors que les hommes lèvent les yeux aujourd'hui en contemplant l'acropole d'Athènes comme des enfants en admirant le travail de leurs ancêtres, l'architecture moderne ne laissera que de la poussière derrière nous.
Les moyens matériels évoluent donc les esprits régressent.
A partir du moment où l'argent s'est mis en travers du destin d'un peuple, les arts s'avilissent, deviennent commerciaux et pour finir disparaissent, nous assistons à un tel effondrement aujourd'hui car le modèle de société qu'on nous impose néglige les bâtiments illustres qui sont les marques de notre civilisation millénaire, il néglige l'esprit et les arts européens à commencer par le premier d'entre eux...
Thibault Gond.
